Les Indonésiens seraient-ils parfois un peu longs à la détente ?

Un texte de l’écrivaine Papaya… Les Indonésiens seraient-ils parfois un peu longs à la détente ? Certains se posent parfois la question mais moi, ma conclusion est qu’on ne peut pas trop généraliser. En tout cas, dans mon entourage, dans un style lenteur millénaire, une personne qui me sidère toujours c’est mon vétérinaire balinais, Dokter Komang. Chaque fois qu’il arrive chez moi, il commence par s’arrêter net au milieu du jardin, le nez en l’air. Il a l’air d’aimer ma passiflore. Puis il se plante dans l’embrasure de la porte, toujours le nez en l’air. Il ne semble pas encore avoir percuté que mes chats n’attendent que l’occasion de filer à l’anglaise et que c’est au ras du sol que ça se passe. A moins que les miens soient différents, d’origine anglaise, justement ? Il est vrai que l’un d’eux est blanc aux yeux bleus et que je l’ai nommé « Inggris », l’Anglais. Bref, je suis obligée de bousculer un peu mon Dokter Komang avec un « Tutup pintu!! » ( La porte !!) s’il ne veut pas être venu pour rien. Ensuite, il prend un temps infini pour sortir son petit matériel de sa sacoche et repose sans cesse les mêmes questions dont il n’écoute pas les réponses. Ca ne l’empêche pas d’être un véto correct, faut juste pas s’énerver. Connaissant le personnage, je ne sors mon fauve de la cage qu’à la dernière minute, mais voici que Dokter Komang choisit ce moment là pour s’enquérir de mes vacances, la seringue en l’air, tandis que mon chat se débat ou même me griffe s’il a reconnu le vétérinaire. Bien aimable à vous, Docteur, mais je propose qu’on parle de ça plus tard. Bien entendu, le jour de la vaccination, quand j’ai 5 chats à faire vacciner, quand j’arrive à les attraper tous, c’est folklorique : ça jaillit, ça miaule, ça se débat. Du coup, je dois me faire aider par quelqu’un d’autre tandis que mon véto plane, peut être en attente de sa prochaine réincarnation. Mais Bali ce n’est pas que ça, bien sûr ! Qui n’a pas manqué un jour ou l’autre de trépasser parce qu’un bolide balinais à moto lui faisait une somptueuse queue de poisson ? Moi qui circule à vélo à vitesse nenek je dois pourtant souvent freiner brutalement pour ne pas tanker le jeune écervelé qui se rabat à deux doigts de moi. Autre étonnement, les employés de parking : j’ai pas plutôt posé ma bicyclette, qu’ils se précipitent invariablement pour me la déplacer ne serait ce que de quelques centimètres car l’endroit ne leur convient jamais - histoire de justifier leur salaire ? - faisant preuve d’un perfectionnisme inattendu dans ce pays. Et attention, si je descends de vélo quelques secondes pour faire un peu de lèche vitrine, il y a toujours un stressé pour jaillir de sa boutique et me dire que si c’est pas chez eux que je viens faut pas que la roue arrière de mon vélo déborde sur leur territoire. Bon, enfin ce genre là, on a l’habitude en France, mais ici, ça surprend. Et, pour finir, cet après-midi, je suis tombée sur un coiffeur qui venait de Jakarta. On aurait dit qu’il faisait un concours de vitesse et il est bien possible qu’il l’aurait gagné contre un coiffeur français. Il m’aurait arraché le cuir chevelu pour aller plus vite et j’ai cru que l’ouragan Irène était arrivé quand il a braqué son sèche-cheveux à fond sur moi. J’ai frisé l’otite, là ! En fait, c’était la deuxième fois que je tombais sur un coiffeur de Jakarta, de ce point de vue là tous deux avaient le même profil ! Peut-être essaient-ils de garder le coup de main et le rythme au cas où ils retourneraient à Jakarta, trouvant le rythme balinais trop soporifique par exemple ? Dans les deux cas, je leur ai dit « Santai! » (coool, relaaax) et fais remarquer en riant qu’ils pouvaient quand même prendre le temps de respirer vu que derrière moi il n’y avait pas de clients qui attendaient ! Eh oui, question lenteur, on ne peut pas généraliser avec tous les Indonésiens ! Nancy Causse Yogya, dite Papaya

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motard dans la cendre

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merapi novembre 2010

face sud du merapi

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paysage de désolation après le passage des lahar