Cette « Lettre ouverte à Eric et Franck Girardot », à mettre dans le dossier judiciaire de la société Vivalavi en France, écrite par un investisseur floué. Nous profitons de cette occasion pour rappeler une nouvelle fois à nos lecteurs que la pleine propriété est interdite aux étrangers en Indonésie et que dans ce cas précis, il est tout à fait illusoire de penser pouvoir « enregistrer à Bali des actes de propriété » signés en France sur du foncier indonésien.


Messieurs Eric et Franck Girardot, la société Vivalavi que vous dirigez a entrepris un projet de construction d’un complexe touristique à Bali, appelé Rening Bay, pour lequel vous avez recueilli les fonds de près de deux cents investisseurs. En raison de graves difficultés financières, ce projet est aujourd’hui interrompu. Ma compagne et moi avons reçu jeudi 30 octobre 2014 l’email que vous adressez à ces investisseurs, dans lequel vous annoncez, pour résoudre ces difficultés, différentes démarches parmi lesquelles la vente des six villas situées sur le site de Kerobokan, déjà construit et indépendant du projet ci-dessus. Ma compagne et moi-même sommes propriétaires de deux de ces villas. Je viens par la présente vous enjoindre très solennellement de cesser la mise en vente du site de Kerobokan. Pourquoi ? La première raison est qu’en vendant Kerobokan, comme le précisent plusieurs des journalistes qui ont tenté de décrire la complexité du panorama de la situation de Vivalavi, vous tuez le rêve. Non pas tant le rêve trop tentant, pour de multiples investisseurs, de se constituer un revenu du fait d’un placement réussi, que celui de s’investir dans un projet dont la nature écologique, sociale, éthique et économique donnait à cet investissement la dimension d’une contribution, et pour certains d’une participation, à la construction d’un monde plus équitable. Vous tuez le rêve parce que vous bradez Kerobokan, dont tous les visiteurs témoignent qu’il est un « petit paradis », pour un gain dérisoire au regard des difficultés financières de Vivalavi. La deuxième raison est que pour vendre Kerobokan, vous semblez avoir congédié l’équipe indonésienne qui s’est consacrée à son développement et son animation durant plusieurs années, une équipe dont la professionnalisation était un gage de crédibilité pour les valeurs que vous défendez. En vendant Kerobokan, vous transformez l’image d’un projet éthique en une marchandise où les hommes sont de simples pions entre les mains de comités exécutifs uniquement préoccupés de logiques financières. En revenant sur la vente de Kerobokan, une partie du projet reprend vie. La troisième raison, et non la moindre, est que Kerobokan ne vous appartient pas : vous avez déjà vendu les six villas de ce site à six propriétaires, contrats de vente français à l’appui, six propriétaires qui n’ont pas été consultés pour cette mise en vente. En ce qui nous concerne, ma compagne et moi, nous vous rappelons, et vous ne l’ignorez pas, que ces villas ne sont pas à vendre. Nous vous les avons achetées, et vous vous êtes engagés contractuellement, il y a deux ans déjà, à réaliser l’enregistrement, à Bali, des contrats de vente correspondants, en conformité avec la loi indonésienne. Vous nous avez assuré par la suite que les actes de propriété des villas de Kerobokan étaient en cours d’enregistrement à Bali, dans un pays où les procédures « peuvent être longues ». A ce jour, ma compagne et moi sommes toujours en attente de nos actes d’achat enregistrés à Bali. De ce fait, nous exigeons maintenant que vous nous adressiez ces actes enregistrés, ou que vous fassiez procéder à leur enregistrement, la totalité du prix convenu vous ayant été versée. En résumé, comme nous vous l’avons dit expressément à plusieurs reprises, en privé et lors de la réunion publique du 27 juin 2014 au cours de laquelle vous exposiez votre « plan de sauvetage », nous vous répétons que les villas que ma compagne et moi-même avons achetées ne sont pas à vendre. Jusqu’à ce jour, vous ne semblez pas en avoir tenu compte. L’entendrez-vous aujourd’hui, dans cette lettre ouverte ? Une dernière raison, personnelle cette
fois : Eric, « les yeux dans les yeux », selon l’expression que vous aimez utiliser, vous m’avez personnellement affirmé que vous étiez homme de parole, au point que les écrits n’ont de portée qu’à l’aune de la poignée de main qui les accompagne. C’est pour partie sur la foi de cette assertion que je vous ai donné ma confiance. Je vous demande aujourd’hui d’être à la hauteur de cette confiance ; il y va de votre honneur.



Denis Brochier, le 8 novembre 2 014


Une élève de l’école française de Bali – qui n’est pas sans avoir un lien particulièrement étroit avec le journal – nous fait parvenir cette info sur une initiative qu’elle lance pour aider l’orphelinat « The Seeds of Hope Children’s Home » à l’occasion de Noël. Sortie, cadeaux mais aussi recherche de moyens afin de garantir des donations régulières à cet établissement dont le journal a déjà parlé (cf. La Gazette de Bali n°107 – avril 2014), Gaia en appelle à notre générosité et nous explique son programme…


J’ai 14 ans et je suis élève à l’école française de Bali. Il y a quelques mois, j’ai décidé de monter un projet qui me tient beaucoup à cœur avec un orphelinat. Cet orphelinat s’appelle « The Seeds of Hope Children’s Home » (Panti Asuhan Benih Harapan en indonésien), il se situe à Dalung, au nord de Kerobokan, dans le sud de Bali. J’ai rencontré les 67 enfants de cet orphelinat lors d’un spectacle donné par la troupe de théâtre de Jean-René Gossart à laquelle j’appartiens. Les enfants étaient venus pour participer à ce spectacle, ils ont d’abord dansé et ensuite ont chanté après la pièce de théâtre tous ensemble sur scène. Il n’y avait pas d’adultes pour les encadrer, juste les chauffeurs de leurs minibus, ils sont très autonomes et très indépendants. J’ai été vraiment émue comme tout le monde dans la salle, ils étaient heureux d’être sur scène, tous de 3 à 22 ans. A la fin du spectacle, il y a eu une vente aux enchères de tableaux réalisés par les enfants avec Carine François et de photographies d’Agnès Harsono. J’ai réalisé à ce moment-là que j’avais beaucoup de chance d’avoir autant de choses dans ma vie, ça m’a donné envie de partager quelque chose avec eux et pas seulement de leur donner de l’argent.

Il y a quelques mois, l’idée m’est venue de leur offrir un grand repas de Noël, des cadeaux et une sortie. Si je vous écris aujourd’hui, c’est parce que je cherche des bénévoles pour m’aider et aussi de l’argent pour financer ces opérations.



Le vendredi 12 décembre, nous commencerons le matin par une sortie. Ils avaient le choix entre Bali Tree Top à Bedugul ou le Waterbom, ils ont choisi le parc accrobranche. Nous avons besoin de 3 millions de roupies pour payer les tickets d’entrée et la nourriture pour les 67 orphelins. Le soir à partir de 18h, nous organisons un grand dîner de Noël dans l’orphelinat à Dalung. Les enfants adorent les spaghettis bolognaise et les frites. Nous allons aussi leur offrir un gâteau et des friandises. Sur la base de 30 000 rp/personne, il me faut rassembler 2,5 millions pour payer ce repas aux 80 enfants et adultes présents. Pour les cadeaux, j’ai demandé à mon ancienne école Montessori où on avait l’habitude d’offrir chaque année des cadeaux à un orphelinat ou à une école défavorisée. J’ai envoyé à tous les parents d’élèves une liste de choses essentielles qu’on va remettre à chacun des enfants dans un sac personnalisé. Ca comprend des affaires de toilette, des fournitures scolaires, des cahiers d’anglais, du matériel de dessin, des partitions ou des disques parce qu’ils aiment vraiment tous la musique, des vêtements, des jouets pour les plus petits, des jeux pour les plus grands et des articles de sport. Le propriétaire de Sky Garden a proposé d’offrir ces sacs-cadeaux à tous les enfants. Si vous avez envie de nous aider à préparer le repas ou à le financer ou aussi à animer la soirée, vous êtes les bienvenus.





Enfin, la dernière partie de cette action consiste à lever des fonds pour l’orphelinat. Ibu Sandra qui a créé en 2000 cet endroit étonnant avec l’aide de son mari et de ses enfants nous a expliqué que sa seule difficulté financière, c’est de trouver chaque mois le budget nourriture pour les 67 enfants. Le budget est de 18 millions par mois, soit moins de 9000 roupies par enfant et par jour. Pour l’instant, elle reçoit juste une donation de 500 dollars australiens/mois, il lui manque donc environ 12 millions par mois qu’elle récolte en contactant des donateurs chaque mois. L’idée, c’est donc de trouver 12 personnes ou entreprises, parmi les lecteurs du journal, capables de s’engager à verser pendant un an un million par mois. Nous ferons un bilan de toutes ces opérations dans le journal du mois de janvier et nous remercierons tous les bénévoles et les donateurs. Je compte sur votre générosité et je vous remercie énormément. A chaque Noël, on dépense tous beaucoup d’argent pour faire plaisir à nos proches et surtout à nous-mêmes  mais ce Noël, ça serait génial de donner un petit quelque chose à des enfants qui en ont vraiment besoin.



Gaia Georgiades



Des touristes ont été scandalisés durant leur récent séjour à Bali par les déchets qui s’amoncellent partout. De retour en France après un séjour gâché disent-ils, ils ont écrit à l’office du tourisme d’Indonésie à Paris ainsi qu’à la Gazette de Bali. Nous publions leur courrier dont les considérations sur l’environnement et le manque de gestion des déchets sont plus pertinentes que celle relative à la religion pratiquée par les Balinais…



Je me permets de vous adresser cette lettre afin de vous faire part de mes interrogations et inquiétudes, suite à mon séjour touristique d’un mois passé à Bali et Lombok au courant de cet été. Nous étions partis dans l’esprit baroudeur, avec le sac à dos et des images paradisiaques en tête telles que l’on peut les voir dans les magazines ou les reportages sur Bali. Car dans l’inconscient collectif, cette île est synonyme de paradis perdu, de retour aux sources, de sérénité et de communion avec la nature, car les Balinais sont pour la plupart bouddhistes (sic). Ces images d’Epinal, nous les avons retrouvées mais en partie seulement. Car la publicité faite sur cette île, ne correspond pas à la réalité visible sur le terrain et l’écart est conséquent. Nous avons été littéralement choqués et même agacés par la gestion environnementale de Bali mais aussi Lombok, qui en portent déjà aujourd’hui les stigmates.



Car au delà du centre ultra touristique de Kuta ou Legian, où les plages sont belles, nettoyées, les rues exemptes de déchets, Bali est tout simplement en péril partout ailleurs et je pèse mes mots. En effet, partout où se pose le regard ou la curiosité, dans les rizières, dans les rivières, dans la mer, dans les rues, derrière les hôtels, à coté des maisons, partout la même constatation navrante et affligeante : celle du spectacle dantesque des déchets qui s’amoncellent, qui se déversent ou qui brûlent. On en prend alors plein la vue et le nez. Insupportable ! Ils sont là, partout envahissants tel un poison qui gangrène ce paradis qu’est (qu’était ?) Bali, représentant une véritable nuisance, bien plus pour les touristes que pour les Balinais, qui eux n’ont ni les moyens ni même l’envie de les ramasser.



C’est en discutant avec les habitants que l’on s’aperçoit que rien n’est fait pour résorber ce problème : le gouvernement n’a rien mis en place pour faciliter la collecte voire le tri des déchets, qui ne font que s’accroitre avec l’arrivée massive de touristes de plus en plus nombreux chaque année. Pire encore, la nécessité de ramasser ne s’impose pas à eux, rien n’a été fait jusque-là pour informer ou éduquer les jeunes à la préservation de l’environnement et plus largement à celles des espèces marines, qui elles font les frais de cette pollution. Bali est au pied du mur : va-t-elle continuer à fermer les yeux ou va-t-elle enfin réagir, comme le font avec beaucoup de courage certaines associations locales, tenues par des Occidentaux  mais dont les moyens sont insuffisants.



Qu’est ce qui peut expliquer cette situation chaotique ? La corruption ? Le manque de moyens ? La volonté politique ? Les solutions et l’argent dégagé par la manne touristique existent pourtant : ne pourrait-on pas créer une taxe écologique, comme il en existe déjà dans certains pays, ne pourrait-on pas rendre la matière « éducation à l’environnement » obligatoire dans les programmes scolaires, comme on le fait en France, par exemple ? Pourquoi ne pas installer davantage de poubelles dans les villes ? Car force est de constater qu’elles sont très rares voire inexistantes. Le gouvernement ne pourrait-il pas appuyer financièrement les actions des associations locales qui font un travail remarquable, elles ?



Je vous adresse ce courrier pour vous lancer un cri d’alarme, mais aussi pour vous faire part de ma grande déception suite à notre séjour que nous avons planifié de longue date. Gâché, le voyage l’a été assurément car nous avons été incommodés à plusieurs reprises par les odeurs dans les hôtels et home stays ou nous séjournions, sans parler des déchets sur les plages ou dans la mer, les exemples sont multiples. En échangeant avec d’autres touristes, nous ne sommes pas les seuls à avoir partagé ces désagréments ! Nous sommes convaincus que Bali est en péril dans les prochaines années, rattrapée par son inaction face aux problèmes environnementaux majeurs qu’elle rencontre et qu’elle ne peut plus aujourd’hui nier.



Pour notre part, nous ne recommanderons pas cette destination à notre entourage. Bali sera désertée par les touristes si elle continue à nier le problème, car le gouvernement oublie que c’est la beauté de la nature et de ses fonds sous-marins qui attirent les touristes. Déjà les guides touristiques de référence comme Lonely Planet évoquent dans le dernier exemplaire le péril écologique et s’interroge sur l’avenir touristique de l’île. Merci de bien vouloir transmettre mon courrier aux services qui pourront ou auront envie de réagir avant qu’il ne soit trop tard ou qui sont concernés par le contenu de ma lettre. En vous remerciant d’avoir pris la peine de lire mon courrier et en espérant qu’il vous interpellera, je vous prie de recevoir, Madame, Monsieur, mes salutations les meilleures.



Mme Vix et Mr Ledanois, Sélestat

La suite des témoignages dans l’affaire Vivalavi, cette fois-ci, celui de Thierry Blancheton dont le nom a été cité dans le droit de réponse du fondateur Franck Girardot publié le mois dernier….



Bonjour, je m’appelle Thierry Blancheton et je remercie la rédaction de publier ce courrier, en réponse aux accusations de Franck Girardot à mon égard, dans la Gazette du mois d’octobre. J’invite les lecteurs, qui n’auraient pas lu ces déclarations, à en prendre connaissance dans les archives du site Internet du journal. Il s’agit d’une réaction de l’ex-patron du groupe Vivalavi et de 3V Fitness, à la lettre d’une investisseuse victime de la banqueroute du groupe, diffusée dans l’édition de septembre. J’ai moi-même, avec mon épouse, investi dans les projets de cette compagnie pour laquelle nous avons également travaillé.



F. Girardot déclare : « Thierry Blancheton ne se prive pas, depuis plusieurs mois, de raconter, à qui veut bien l’écouter, sa version des faits ». Je lis, ici, le lapsus, sans doute révélateur, d’un esprit troublé par une affaire qui semble le dépasser. En effet, il n’existe pas plusieurs versions des faits, il n’y a pas « ma » version des faits opposable à une autre. Les faits sont ce qui existe, de nature indéniable, les faits sont opposables à la théorie et non à la réalité. La bonne formule eût été alors de dire, tout simplement, « que je ne me privais pas de raconter, à qui voulait bien l’écouter, toute une série de mensonges », mais monsieur Girardot ne se risque pas à dire que je mens, tant il lui devient difficile de nier une réalité qui s’établit de jour en jour. Voulant, malgré tout, tenter de défendre l’indéfendable, il parle de « ma version des faits » de façon, pour le moins, mal appropriée. Il s’est ainsi hasardé à vouloir reconnaître les faits sans pour autant les cautionner... L’ex-patron de 3V Fitness veut bien assumer mais il n’accepte aucune conséquence...



F. Girardot se dit surpris que La Gazette de Bali, donc que les médias, la presse en général, accomplisse tout simplement et en toute logique, son travail d’information. Il s’interroge sur l’anonymat du témoignage d’une victime relatant la ruine de sa société. Les nombreux articles, émissions de radio et de télévision déjà parus et diffusés dans les médias français ont également souvent été réalisés d’après des témoignages anonymes. A ce jour, aucun autre support que la Gazette, n’a donné l’occasion à Franck Girardot de s’exprimer aussi longuement. Ce dernier aurait donc été bien avisé d’utiliser cette vitrine pour apporter des réponses et en premier lieu des signes de remords et de compassion aux victimes, plutôt que de se perdre en conjectures. Il aurait également pu, je pense, remercier la rédaction comme je le fais aujourd’hui, de lui avoir donné la possibilité de s’exprimer, plutôt que d’invectiver.



Il est facile de comprendre pourquoi les victimes ont peur de parler, à visage découvert, quand on lit, par exemple, que monsieur Girardot, cherchant à rejeter la faute sur autrui, s’en prend publiquement à moi alors que je ne suis pas l’auteur de l’article (ndlr – il ne s’agit pas d’un article mais d’un droit de réponse) et que je l’ai découvert comme tout lecteur, lors de sa parution. Depuis l’annonce de sa cessation de paiement, le groupe 3V Vivalavi, tente de diviser ses investisseurs en trouvant des boucs émissaires. Je serais donc le grand méchant loup qui aurait propagé une « version des faits », une rumeur, qui aurait détruit la santé financière de l’entreprise. Nombre de Français installés à Bali depuis longtemps, se gaussent de lire de telles affirmations puisque, si quelqu’un est bien au fait de l’histoire de cette compagnie ce sont justement mes compatriotes. Contrairement à ce que Franck Girardot croit ou pense, c’est bien cette communauté française qui m’a informé des agissements « borderline » de 3V Vivalavi et non pas l’inverse. Il n’y a, en fait, jamais eu d’autre rumeur au sujet de la fausse épopée Vivalavi, que celle colportée, à juste titre, par la communauté française.

Le bruit courrait, à priori depuis longtemps, au sujet d’agissements malhonnêtes, de trains de vie disproportionnés, de comportements et d’attitudes claniques mais quand celui-ci arriva à mes oreilles, je n’y ai pas accordé d’importance... Comment l’aurais-je pu ? Lors de mon départ de la compagnie, ces informations étaient tellement en décalage avec l’image du sportif charismatique que je connaissais de F. Girardot et avec ce que je pensais connaître de la viabilité de l’entreprise, que je ne pouvais pas croire en de telles rumeurs. Qui plus est, on ne m’a jamais parlé d’un schéma de Ponzi*, tout simplement parce que personne, à Bali (ou à Paris) n’était au courant de ce montage.



Pour le reste, je laisse le lecteur apprécier par lui-même, les propos, à la candeur suspecte, de monsieur Girardot. Il dit lui-même ne pas contester nombre des éléments le mettant en cause. Il déclare ne pas être un escroc « professionnel » ! Il reconnait avoir « pété les plombs », avoir « facilement récolté » beaucoup d’argent et l’avoir « gaspillé », avoir eu « la folie des grandeurs » et s’être finalement perdu dans « une fuite ». Il dit aussi avoir été « présomptueux », avoir été tellement créatif qu’il ne pouvait pas attirer dans ses équipes des gens d’un niveau comparable au sien, avoir été « orgueilleux, naïf, aveugle, sans compétence, sans expérience » et même avoir constitué, avec ses compères, une « bande de Pieds Nickelés »... Pourquoi une telle débauche d’aveux ? Par excès de sincérité, pour tenter de se racheter ou simplement parce que, fasse à la justice, il n’est plus possible de nier l’évidence ? Mais monsieur Girardot ne se sent en rien responsable pour autant. Dans une formule qui rivalise de dédain et de désinvolture, il déclare que lui était prêt « à tout perdre » et pas les investisseurs : « j’ai emmené avec moi des gens qui n’étaient pas prêts, comme je le suis, à tout perdre ». Ce chef d’entreprise qui manageait plus de 100 personnes « n’a pas su s’entourer » des bons collaborateurs et a dû faire face parmi son personnel à « une masse d’incompétents et de profiteurs » ? Tout juste a-t-il eu « la chance de croiser quelques personnes de valeurs » ? Comme si un entrepreneur recrutait ses cadres à la loterie !



Ce serait donc de la faute des personnes qui lui ont fait confiance et de celles qui ont travaillé scrupuleusement à respecter la politique commerciale et « la vision » de leur patron pour Bali Barat et pas de sa faute à lui si l’entreprise a fait banqueroute ! Banqueroute qu’il appelle « une expérience » ! Mais cet « entrepreneur » oublie de livrer un léger détail : il est facile de dire être prêt à tout perdre quand on n’a pas soi-même investi un seul Rupiah dans l’entreprise... Etre prêt à perdre l’argent des autres, en parlant en plus, de « son propre business », c’est facile et c’est surtout très léger comme attitude... Nous avons, finalement, ici une explication très claire du processus qui fut mis en œuvre. Son propre business = s’affranchir de toute responsabilité envers l’argent des investisseurs, argent que l’on nomme chiffre d’affaires et que l’on confond ensuite avec les bénéfices...



Léger aussi que de dire, pour justifier la faillite, que les centaines d’investisseurs lui ont confié leurs fonds « en toute connaissance de cause ». Je n’ai connaissance d’aucun document contractuel indiquant cela... Facile également d’affirmer que les (soit disant) 6000 clients du coaching ne sont pas devenus 6000 investisseurs alors que la réalité est inverse : 90 % des investisseurs sont issus du coaching... Il se perd dans des explications, des suppositions, des spéculations pour éviter de répondre très concrètement à la seule question essentielle : où sont passés
les plus de 20 millions d’euro que lui ont confié quelques 200 investisseurs français ? Il parle de « plan de sauvetage » pour mieux se présenter en héros venant au secours des victimes qu’il a lui même ruinées. Drôle de capitaine qui quitte le navire en pleine tempête, après l’avoir lui-même sabordé tout en accusant les passagers du naufrage... Ce même capitaine qui voudrait maintenant rester à quai pendant que les passagers, eux, embarqueraient, cette fois-ci, dans une chaloupe déjà en train de couler. On nage en plein vaudeville !



Monsieur Girardot dit faire face à ses responsabilités et nous délivrer « la » vérité. La vérité, au contraire des faits, est contestable car elle résulte de l’adéquation entre la réalité et l’homme qui la pense. Il voudrait que nous ayons une larme compatissante à l’égard de sa situation familiale alors que dans toute la longueur de son texte il ne manifeste que de l’indifférence face aux situations catastrophiques dans lesquelles il a plongé nombre de personnes qui lui ont remis les économies de, souvent, toute une vie. Monsieur Girardot était mandaté pour gérer des fonds qu’il a dilapidés, voilà « la » vérité. La seule responsabilité que lui réclament, pour l’instant, les investisseurs qui ont porté plainte, c’est de justement laisser la justice travailler pour tenter de lever le voile sur cette affaire. Une attitude responsable consisterait donc, dans l’intérêt de tous, à collaborer étroitement avec la justice.



Pour ma part, je tiens avec mon épouse, à profiter de cette occasion de m’exprimer pour remercier tous les membres de la communauté française et francophone, chefs d’entreprise ou particuliers, nos amis balinais, nos copains de toutes nationalités ainsi que nos anciens collègues indonésiens de nous avoir témoigné leurs soutiens au cours des derniers mois. S’il avait fallu faire plus court pour vous apporter une connaissance de cette affaire j’aurais tout aussi bien pu vous livrer seulement ces deux citations : « J’ai longtemps cru au miracle » (Les confessions de Madoff - S Fishman) et « J’emmerde mes victimes » (Bernard Madoff. Source : New York Magazine)



Thierry Blancheton



* Charles Ponzi (mars 1882 - janvier 1949) est un Italien, concepteur d’un mode d’escroquerie élaboré sur une chaine d’emprunt. La vente pyramidale dite « de Ponzi » fonctionne par effet boule de neige. Ponzi (tout comme Madoff après lui) promettait à ses souscripteurs des rendements bien au-dessus des réalités du marché et a honoré ses engagements en reversant à ses premiers clients, l’argent des nouveaux souscripteurs. Bernard Madoff, lui, au lieu de placer l’argent en bourse pour le faire fructifier, utilisait les fonds de ses nouveaux clients pour les redistribuer aux anciens investisseurs. En d’autres termes, 15 $ de gains des
115 $ étaient simplement issus des sommes prêtées par les nouveaux investisseurs. Lorsque les gains espérés n’étaient pas au rendez-vous, au lieu de diminuer les rendements de ses clients, Madoff utilisait donc l’argent des uns pour le reverser aux autres. Un système pyramidal qui ne pouvait fonctionner qu’à condition que tout le monde ne souhaite pas récupérer son investissement au même moment. Ainsi, ceux qui récupéraient leurs investissements étaient satisfaits des rendements exceptionnels quand les autres espéraient une satisfaction future d’après la réputation de l’escroc en chef. Ignorant évidemment que Madoff, en vérité, dilapidait le capital de ses clients.



Madoff a chuté, car avec la crise, certains clients ont demandé le remboursement de leurs « cotisations ». Impossible en répartition pure, car justement tout est dépensé de suite pour les allocataires, d’où la faillite de ce système basé sur la fuite en avant. Quand la crise boursière a éclaté (avec la crise des subprimes), les investisseurs se trouvèrent face à un marché en grande difficulté. Ayant besoin d’argent, et moins confiants qu’auparavant, ils décidèrent en masse de récupérer l’argent déposé auprès de Madoff. Trop à la fois. Madoff n’a plus assez d’argent pour rémunérer tous ses clients. Le 11 décembre 2009, B. Madoff est arrêté. Comment la clientèle de Madoff, supposée avertie pour la grande majorité en tant qu’investisseur institutionnel, s’est-elle laissée dupée par un système subreptice d’une simplicité déconcertante ? L’explication est tout aussi simple. Cette fraude gargantuesque s’est construite sur l’image, plus particulièrement sur la réputation d’un individu, dont l’intégrité était unanimement reconnue du seul fait de sa présence dans les plus hauts cercles décisionnels de la finance américaine. Madoff, compte tenu de sa stature, rendait très peu compte de ses activités, faisant peut-être l’objet de questionnement mais jamais de contrôle digne de ce nom.




Note : la clientèle des investisseurs du groupe 3V Vivalavi s’est construite, entre autre, de la même façon sur une réputation en métropole, de Franck Girardot, qui n’était pas entachée des rumeurs circulant à Bali.

Les agressions à deux-roues se poursuivent. Cette fois, le témoignage de quelqu’un qui n’a pas le profil des victimes habituelles…

Avant de rentrer en vacances en famille, j’étais touché et ému par la vague de mobilisation suscitée par les nombreux crimes perpétrés à Bali ces derniers mois. Et comme nous tous, j’ai été ravi de voir que les autorités locales s’étaient engagées à écouter notre cri d’alarme. Dans notre entourage direct, au moins une demi-douzaine de femmes ou jeunes filles ont été victimes de vols à l’arraché sur leur moto. Plusieurs d’entre elles ont été blessées mais grâce à dieu, les séquelles furent minimes. Ces accidents ont suscité en moi une certaine anxiété, mais étant un homme de près de 90 kg, je me sentais plutôt immunisé contre ces bandits dont les visées et le mode opératoire semblaient davantage se porter sur des jeunes filles. J’avais tort. Tout juste de retour de vacances, à 15h, j’avais un rendez-vous à sentral parkir à Kuta. La personne que je devais rencontrer ayant fait défection, j’ai décidé de rentrer après m’être arrêté changer de l’argent. Je me dirige ensuite vers jalan Dewi Sri. Le trafic au niveau de cette avenue est dense et les policiers au niveau du croisement affairés à gérer la circulation. J’ai un petit sac avec mon téléphone, de l’argent et d’autres petites choses. Je m’arrête au feu 100 mètres avant le McDonalds et je me mets à voir des motos exposées à ma gauche. Mon attention est faible à ce moment-là. Le feu passe au vert, je démarre doucement et 5 secondes plus tard, mon petit sac se fait arracher avec une dextérité incroyable. J’ai le temps de résister mais une deuxième moto donne un coup à la mienne et je préfère sauter de ma moto et abandonner mon sac. J’ai eu le temps de voir en eux un petit sourire de satisfaction avant qu’ils ne se volatilisent. Bien évidemment, plusieurs témoins ont assisté à la scène, et au mieux, ils m’ont regardé avec un regard compassionnel.




Après le temps de la colère est venue celui de la réflexion. Ai-je été suivi en sortant du changeur de monnaie ? N’étais-je pas prétentieux de croire que cela n arriverait pas à une personne de ma corpulence ? N’étais-je pas dans le tort à exposer visiblement mon sac ? Comment avaient-ils osé, en plein jour, au milieu de dizaines de témoins et à moins de 100 mètres d’un barrage de police ? Au delà de mes interrogations, j’ai pris certaines résolutions : je roule avec une très grande prudence car si les vols à l’arraché existent dans tous les pays, le fait d’être commis à moto les rend particulièrement dangereux. Je range désormais absolument tout sous le siège de ma moto. Au final, cela reste le moyen le plus simple et le plus efficace de ne plus être une cible. Je suis convaincu que Bali affiche un niveau de sécurité que beaucoup d’endroits envieraient. Il faut rester mobiliser pour que cela le reste encore longtemps.

Simo





Sous le titre « Ici, on s’attache rapide », cette anecdote d’un lecteur sur une fin de soirée qui s’annonçait comme une galère et pourtant… Comme quoi, à Bali, il faut toujours croire à son good karma !



Deux heures du matin, après une soirée bien arrosée, je décide de rentrer à la maison. J’enfourche mon enduro et je roule à bonne vitesse. La nuit, il fait bon et la route est libre. Jalan Kunti, alors que je m’apprête à traverser la Sunset, la moto se retrouve en roue libre ! A coup sûr, un problème de transmission. Sur mon élan, je laisse filer jusqu’au début de Kunti 2. Je m’arrête et vérifie : bingo, c’est la chaîne qui a cassé ! Ca ne vaut pas le coup de retraverser à pied pour tenter de la retrouver car il y a peu de chance que je retrouve l’attache-rapide et, de toute façon, je n’ai pas d’outils avec moi. Je me prépare donc à pousser les 4 ou 5 km jusqu’à chez moi. Je suis sportif, il fait frais, j’ai tout mon temps, pas de problème donc, je pousse.



Cela ne fait pas trois minutes que j’avance à bon pas que deux mecs à moto me dépassent et s’arrêtent devant moi : « Mister, Mister, votre chaîne ! » Je les regarde interloqué. « C’est très gentil, les gars. » Le passager s’avance vers moi et me la tend, les pognes pleines de cambouis. « Vous ne la remontez pas ? », qu’il me dit en me remettant aussi l’attache-rapide, incomplète toutefois et donc inutilisable. Je les remercie en leur disant que je m’occuperai de ça demain car la chaîne n’est pas remontable puisque il manque des pièces. Ils s’en vont et je me remets à pousser après avoir enroulé la chaîne au guidon. Trois minutes plus tard, Jalan Gunung Athena, c’est un couple à scooter qui m’arrête. « What’s the problem Mister ? » J’explique. Le pilote dit qu’il va me pousser avec son pied. Jusqu’à chez moi ? Il ne répond pas et commence à me pousser. On passe devant un bengkel. Il veut que je fasse réparer. Par politesse, j’y vais. Mais le gars qui somnolait au milieu de ses pneus explique bien sûr que l’attache-rapide étant incomplète, il ne peut rien faire.



On repart donc. Un peu gêné par tant de sollicitude, je lui dis qu’il peut me lâcher quand il veut, je me démerderais. Il continue de me pousser avec son pied, tout en discutant avec son épouse derrière lui. On avale la Gunung Salak, il va me ramener jusqu’à mon gang. En arrivant, je dis « C’est là ». Il me répond « Ok Mister », fait demi-tour et s’apprête à repartir dans l’autre sens. Je les arrête, veux leur prouver ma reconnaissance. « Attendez, je vous donne uang capek ! » Je sors tous mes biftons dans la lumière de son phare et lui tends 100 000. « Nous, on est Balinais, on aime bien aider », qu’il me dit. Eh ben, demain, vous irez manger et boire à ma santé ! Terima kasih ! J’étais rentré chez moi en 20 minutes. Avec ma chaîne.



René

Après la publication le mois dernier d’un courrier volontairement non signé par son auteur relatant l’affaire Vivalavi, qui est actuellement portée devant les tribunaux français, voici le droit de réponse de Frank Girardot, l’un des responsables mis en cause. Comme ce courrier était en premier lieu destiné de façon privée à Socrate Georgiades et qu’avec l’accord de Franck Girardot, il doit servir désormais de droit de réponse, nous en avons changé les pronoms personnels afin qu’il s’adresse désormais à la Gazette de Bali et non à Socrate Georgiades en particulier…



J’ai été un peu surpris de voir sortir une pleine page dans La Gazette concernant une affaire dans laquelle je suis mis en cause. Plus que la présence d’un sujet traitant de cette affaire, ce qui me surprend, c’est la forme choisie pour en parler. Un témoignage, anonyme de surcroit. Je m’interroge. Pourquoi ? Dans quel but ? Dans quelle intention ?



J’ai été, depuis 2 mois, contacté par de nombreuses rédactions qui souhaitaient traiter le sujet dans leurs colonnes. Si La Gazette voulait le faire, elle savait où me trouver. Donc pourquoi avoir choisi de traiter le sujet sans le faire vraiment ? En parler brièvement dans l’édito… Laisser la parole à un anonyme… Les témoins, pourtant, ne manquaient pas. Thierry Blancheton ne se prive pas, depuis plusieurs mois, de raconter, à qui veut bien l’écouter, sa version des faits. Une autre de nos clientes, Karine Willemez est, elle aussi, résidente à Bali. Et j’ai eu, vous le savez bien, jusqu’à 100 employés à Bali qui ont chacun, eux aussi, leur version de cette histoire. Enfin, sur un simple coup de fil, ou par email, je suis tout à fait disposé à vous raconter cette histoire, en toute transparence, comme je l’ai fait avec mes clients depuis plusieurs mois.



Il y a, dans la lettre que vous avez publiée, des éléments de vérité que je ne conteste pas. Mais il y a aussi un bon nombre d’erreurs et d’affabulations qui n’aideront en rien un lecteur lambda à comprendre ce qui s’est réellement passé.



Premièrement, et c’est très important, il est tout à fait faux de dire que nous sommes en train de continuer à lever des fonds. Cette accusation est grave parce qu’elle sous-entendrait que nous sommes des « escrocs professionnels » ce qui n’est tout simplement pas le cas. Nous avons cessé toute activité de levée de fonds depuis le 31 mars 2014. Date à laquelle nous avons (sans doute beaucoup trop tardivement) pris acte de l’échec de notre projet et entamé le processus de sauvetage de ce qui pouvait être sauvé.



Deuxièmement, le plan de sauvetage est présenté comme protégeant nos intérêts. C’est encore faux. Sur ce sujet, je ne vais pas vous faire de dessin, depuis 5 mois, j’ai reçu des propositions de rachat des actifs de la société au rabais avec transfert du cash sur des comptes off-shore. Plusieurs millions de dollars. Largement de quoi me prendre une retraite au soleil. Si j’étais un escroc, un vrai, c’est ce que j’aurais fait, et à l’heure qu’il est, je me gausserais de cet article (ndlr- il s’agit d’un courrier de lecteur et non d’un article). Mais ce n’est pas le cas. Fidèle à la ligne que j’ai toujours tenue, depuis le début de ce projet, j’ai fait de mon mieux (ce qui n’a souvent pas été suffisant) pour faire aboutir les choses et donner à mes clients une chance de récupérer le maximum de leur investissement. Et j’ai tenu mes clients informés de chacune de mes actions.



Vous connaissez Bali mieux que moi, et vous devez savoir que la perspective de voir le terrain de Rening Bay valorisé à 250jt par are à une échéance de 4-5 ans est très réaliste. Il s’agit d’un terrain de première qualité, magnifiquement situé en bord de plage, à mi-chemin entre Negara et Gilimanuk. Donc, oui, il faudra encore du temps avant que ce marché ne décolle, mais cela viendra et quand ça arrivera, ce terrain vaudra des dizaines de millions de dollars. Notre objectif est d’arriver à 16 millions pour rembourser tout le monde intégralement. Et je pense que nous y arriverons dans les délais estimés.



Troisièmement, une chose doit être précisée : nous avons toujours été parfaitement clairs sur notre situation financière. Nous avons toujours clairement signifié à nos clients que nous ne disposions d’aucune garantie financière. Ils ont investi en pleine connaissance de cause. Non seulement nous n’avons pas cherché à cacher cet état de fait, mais nous l’avons clairement mis en avant en précisant que leur seule garantie tenait 1) à notre engagement de rester auprès de nos clients quoi qu’il arrive (ce que nous faisons), 2) de développer des activités opérationnelles pour asseoir la solidité commerciale du groupe (ce que nous avons toujours fait jusqu’au moment où nous avons été contraints de fermer ces activités), 3) d’investir dans des terrains dont la valeur constituerait, à terme, notre seule « sécurité » financière (ce qui est le cas aujourd’hui).



Autre point : Le coaching. Cette activité est présentée comme un prétexte ou un attrape-nigaud nous permettant d’endoctriner des gogos afin de leur soutirer leurs économies. Là aussi c’est une présentation à la fois fausse et grave. Fausse, parce que mon activité de coaching, tout comme celle d’André Pitra, notre associé, a commencé en 1997, et nous avons de 1997 à 2014, travaillé avec plus de 6000 clients, dont la plupart ont été très satisfaits de nos services sans jamais investir le moindre euro dans quelque projet d’investissement que ce soit. En 2006 (et non en 2003 comme la lettre l’affirme), nous avons lancé un premier projet à Bali en réponse aux difficultés que nous rencontrions depuis 12 mois avec la qualité très discutable des programmes immobiliers proposés en France dans le cadre la loi de Robien et que nos clients nous demandaient, dans le cadre de notre activité de conseil en gestion de patrimoine. Devant le succès de ce premier test, nous avons décidé, à partir de 2008, de viser plus grand, ce qui a, indiscutablement, été une erreur fatale.



Je pourrai continuer en réfutant, une par une, les nombreuses allégations contenues dans cette lettre, mais je pense que l’essentiel est ailleurs. Que s’est-il réellement passé ? Et en quoi cette expérience peut-elle servir à apprendre (un petit) quelque chose à vos lecteurs ?



Pour répondre à cette question, je dirai que mon seul regret aujourd’hui, c’est d’avoir trahi un rêve. Un rêve auquel j’ai cru très fort, au plus profond de moi. Et un rêve auquel j’ai fait croire des tas de gens. Avec rien. Juste la force de ma propre conviction, de ma propre passion. Pour ce rêve. En courant après ce rêve et en me laissant emporter par une certaine folie des grandeurs, en pétant, à certains moments, les plombs devant tant d’argent « facilement » récolté, en ne prenant pas le temps de consolider les premiers signes de succès, en me laissant emporter dans une course (fuite) en avant pour maintenir ce rêve en vie, j’ai emmené avec moi des gens qui n’étaient pas prêts, comme je le suis, à tout perdre.



Oui, je suis coupable de ça. Je suis coupable d’avoir franchi des lignes, ignoré des signaux d’alarme. Je suis coupable d’avoir été présomptueux en pensant que mon énergie et ma créativité sauraient attirer les experts dont j’avais besoin pour faire tourner mon business. Et c’est là ma plus grande erreur. Je n’ai pas su m’entourer. Par ignorance. Par orgueil aussi sans doute. Par naïveté. Par aveuglement. J’ai eu la chance de croiser quelques personnes de valeurs. Elles ont apporté une contribution importante à l’entreprise que nous avons créée. Mais elles ont été trop rares et noyées dans la masse des incompétents (dont je fais partie) et des profiteurs (qui ont été nombreux).



Donc ce qui s’est passé, c’est qu’une bande de « pieds nickelés » a cru, très sincèrement, qu’ils allaient changer le monde en développant un projet immobilier touristique d’un nouveau genre. Sans argent, sans compétence, sans expérience. Et de toutes les choses qu’il aurait fallu réussir à faire pour mener ce projet au succès, la seule chose que nous aillons vraiment réussi à faire, ça a été de lever de l’argent. Enormément d’argent. 18 millions d’euros pour être précis. C’est beaucoup. Mais c’est bien peu, pour un projet qui dans sa version la plus ambitieuse, en aurait couté 30. Et surtout c’est trop peu lorsque cet argent est collecté sur 8 ans, au prix d’énormes efforts et de la mobilisation de trop de ressources financières, économiques et humaines…



De cet argent, il ne reste aujourd’hui que le vague souvenir de quelques activités de fitness à Bali et un terrain de 7,5ha bordant la mer. Le reste est parti en fumée. Dépensé, « investi », gaspillé… mais jamais, comme j’ai pu l’entendre dire, détourné pour alimenter je ne sais quel compte off-shore nous garantissant une fortune facilement faite.



Pour conclure, je dirai que je suis aujourd’hui occupé à faire face à mes responsabilités. Responsabilité d’entrepreneur, en faisant mon possible pour aider mes clients à récupérer leur investissement. Responsabilité de citoyen en me préparant à répondre de certains de mes actes devant les juges. Responsabilité d’homme, en faisant le bilan de toute cette histoire et en essayant d’en tirer des conclusions positives et constructives. Responsabilité de mari et de père, en faisant mon possible pour éviter à ma famille d’avoir à trop souffrir des conséquences, directes et indirectes de cette affaire.



Je ne cherche pas à endosser le beau rôle. J’ai commis des erreurs, et je dois payer, de plusieurs façons, pour mes erreurs. En exposant les faits, tels qu’ils sont, je ne cherche en rien à minimiser ma responsabilité, elle est entière, mais je tiens à préciser qu’à aucun moment je n’ai eu la moindre intention de nuire à qui que ce soit, ni à abuser de la confiance de qui que ce soit à mon seul profit. Toutes les sommes collectées ont été injectées dans l’entreprise et ont servi, directement et indirectement, à financer ce qui était le Grand Projet Bali. Je ne vous demande pas de me croire. Je ne cherche pas à vous convaincre. Je vous le dis, parce que c’est la vérité. Merci pour votre attention. Très cordialement.



Franck Girardot

La réponse de la rédaction...
Bonjour Franck, comme tu as pu le lire dans mon édito, je relaie une info concernant une  affaire qui salit l’image de Bali et des entrepreneurs français d’Indonésie. Je ne te fais pas la morale, l’affaire est entre les mains des juges.



Alors que j’étais encore en vacances en Europe, j’ai reçu des emails de nos lecteurs qui se sont émus de cette affaire. Ils ont tous un avis très tranché sur la question et sur le système que vous avez mis en place, le plus sobre vous qualifie de, je copy-paste « les enfoires », le moins élégant d’  « Encule » (sans accent, désolé), et la plus vindicative a lancé un  « Au bucher Les Escrocs de Bali ! ».



Voilà, je ne pouvais pas ne pas en toucher un mot dans le journal d’autant que vous avez été nos annonceurs, je ne voudrais pas donner à nos lecteurs l’impression que je vous protège même si personne ne sait que vous me devez encore de l’argent.  Quant à faire une enquête sérieuse, en faisant la part des choses, c’est bien au-delà de nos possibilités parce qu’il faudrait que nous puissions accéder à toute ta comptabilité, à tes comptes à Hong Kong et à tout l’historique de Vivalavi. Ca dépasse non seulement nos compétences, la mission de notre modeste journal et je ne vois pas non plus comment tu communiquerais à la presse des infos que tu refuses de donner à tes nombreux investisseurs. Au final, tous les plaignants sont français et l’affaire se plaide en France, nous sommes extérieurs à tout cela en dehors du fait qu’elle nous affecte parce qu’elle rejaillit vraiment sur nous tous et sur notre crédibilité.



C’est une femme qui a écrit ce témoignage que nous avons publié le mois dernier dans le journal, elle l’a fait sous couvert d’anonymat parce qu’elle ne voulait pas que tu la reconnaisses. Tes investisseurs ont peur de s’exprimer à découvert, ils semblent fragiles, c’est sans doute pour ça qu’ils fréquentaient des salons du bien-être où vous les avez recrutés.



C’est pourquoi je t’accorde un droit de réponse mais je ne suis pas persuadé que ça ne déclenche pas une avalanche de réactions.Bien cordialement.



Socrate Georgiades

Expatrié et victime de la banque Crédit Mutuel

Quand une banque use et abuse de son pouvoir !

 

La narration ci-dessous est vraie, difficile à croire tant le Crédit Mutuel accumule tellement d'erreurs et de maladresses, et ce d'une façon aussi imbue et dénuée de tout sens commercial et/ou tout simplement de valeurs humaines et professionnelles.

 

Client de cette banque depuis plus de 25 ans, sans ne jamais avoir eu le plus petit problème, incident ou contentieux quel qu'il soit, je me vois jeter dehors comme un vulgaire voyou de cette banque.

 

Expatrié depuis plus de 20 ans en Indonésie, j'ai conservé un compte bancaire en France.

 

Quand je demande le plus simplement du monde de procéder à un transfert de mon compte personnel (France) à mon compte personnel (Indonésie), je suis loin de me douter de la suite des événements !

 

Le Crédit Mutuel me demande d'abord d’où provient cet argent sur mon compte (on ne parle pas de millions mais de quelques milliers d'euros)….Ce que je peux comprendre et je m'exécute avec réactivité en leur fournissant toutes les explications nécessaires.

 

La réponse à mes explications sera irréelle :

Après avoir donné les éléments sur un transfert de fonds sur mon compte, "Ma conseillère bancaire" me réponds, je cite :

1.     <<...Suite aux explications que vous me donnez quant au virement de Mr. XX……, pourriez vous me fournir les justificatifs, relevés de compte courant  en Indonésie...>> puis elle ajoute ………

2.     <<.…de même, je m'interroge sur une éventuelle explication :http://……..>> avec le nom du site de la société indonésienne, de mon épouse Indonésienne, en Indonésie ???? INCROYABLE !

 

Cela sous-entend quoi ? 

Comment vous, expatriés ,réagiriez vous dans un cas similaire ? 

Faudrait il que je fournisse mon agenda journalier, et que j’ouvre mon domicile aux enquêteurs ??

Parce que nous sommes des expatriés nous serions tous des personnes douteuses ?? .

C’est la vermine qui quitterait  la France pour se faire du fric au noir ?? 

Ne peut-on  pas considérer que la très grosse majorité sont des gens très bien, qui ont eu le courage de partir en prenant tous les risques ??

Qui font honneur à la France ??

J’aurais quoi à cacher, toutes mes affaires au jour le leur création, sont inscrites au Registre du Commerce d’Indonésie, elles sont toutes publiées sur Internet, sur les réseaux sociaux, et lues par des milliers de personnes, car je n’ai rien à cacher, nous payons nos impôts et taxes et je ne permets personne de douter de mon honnêteté.

 

Quelle intrusion, quelle suspicion, quelle curiosité déplacée voire malsaine !!!

 

Je reste sans voix…Ai-je à faire à mon conseiller de banque ou à un fonctionnaire des impôts du fisc ou encore des renseignements généraux…..???

Ai-je un casier judiciaire, suis-je un terroriste, un escroc, un trafiquant de drogues ou d'armes, suis-je fiché comme faisant du blanchiment d'argent, du détournement de fonds, ou que sais-je encore !!

Non, je n'ai pas de comptes offshore en Suisse, au Luxembourg, dans une ile Caribéenne, à Singapour ou à Hong-Kong !

 

Avec mon épouse nous travaillons plus de 16 heures par jour, 7 jours sur 7 et 365 jours par an et ce depuis 14 ans.

L'argent que nous gagnons jusqu'au dernier centime d'euro n'est le fruit que de notre dur labeur, de notre ténacité de notre persévérance et de notre honnêteté sans faille.

 

Je répond donc à ce courriel inquisiteur, en exposant très clairement mon agacement et mon étonnement face à ces questions qui n'ont absolument rien à voir avec mon transfert et MON argent que je veux virer sur MON compte.

Hé bien, mal m'en a prit car je reçois un courriel 3 jours après qui m'informe que MA banque (Crédit Mutuel) va mettre un terme à nos relations contractuelles et ce d'un façon unilatérale dans un délais de 60 jours irrévocables !

 

À ma grande surprise, suite à cette sentence arbitraire, je demande, légitimement, par 7 fois (4 courriels et 3 LRAR) le motif de cette décision…car client depuis 25 ans dans cet établissement, sans ne jamais avoir commis le plus petit incident bancaire, quelle faute ai-je pu avoir commis pour recevoir une telle sanction !

La réponse (qui n'en ai pas une) sera toujours aussi arrogante de la Responsable relations clients :

Je cite : <<…dans la mesure où, chaque partie peut mettre un terme à la relation sans obligation de motiver sa décision...>>

 

VOUS, expatrié(e)s , comme je le suis, sachez que vous avez quand même le droit (et le devoir) de porter devant le sénat (avec l'aide des conseillers consulaires représentant les Français établis hors de France auprès des ambassades et des consulats et élisant les sénateurs des Français de l’étranger.) ce genre de contentieux.

 

Pour ma part j'ai aussi écrit aux ministres: Michel SAPIN, Arnaud MONTEBOURG et fleur PELLERIN, afin de leur transmettre les éléments de mon dossier ainsi que la teneur de  mes doléances (argumentées de preuves irréfutables et indiscutables), car même si le pot de fer est arrogant et se sent intouchable, le pot de terre va quand même défendre ses droits les plus fondamentaux, à moins que depuis mon absence,  la France soit devenue une république bananière et un régime dictatorial…ce dont je doute !

 

Ne parle-t-on pas de la France comme étant le pays des droits de l'homme :Liberté - Egalité - Fraternité ….!!!

 

En tout cas ce n'est pas parce que je suis victime d'une banque (Crédit Mutuel) à la politique commerciale très discutable, que je ne continuerai pas de faire honneur à mon beau pays et de participer activement et honnêtement, comme la plupart d'entre nous, investisseurs et travailleurs à l'étranger, à l'image, à la notoriété et au rayonnement de la France.

 

Certes je suis expatrié, et peut-être sans intérêt pour une banque comme le Crédit Mutuel, mais je suis fier de mon statut et je trouve ma situation et mon travail tout à fait honorable.

 

Pierre

A Bali tous les espoirs sont permis et les faux-espoirs aussi

Sous le titre : « A Bali tous les espoirs sont permis et les faux-espoirs aussi », un témoignage non signé sur l’affaire 3V Vivalavi qui est désormais apparue dans plusieurs journaux en France après un dépôt de plainte d’une partie des investisseurs…

L’affaire étant entre les mains de la justice, je souhaite rester anonyme. Environ deux cents Français ont cru faire un investissement très rentable et apporter leur contribution à l’amélioration de l’infrastructure hôtelière de l’île de Bali en finançant la construction d’un éco-resort et d’une éco-maison d’hôtes de 8 bungalows dans l’ouest de Bali à Rening-Bay, province de Cupel et proche de Negara. Les produits d’investissements proposés concernaient l’acquisition de parts de SCI (Société Civile Immobilière) ou d’un bien immobilier de 75 000 à 620 000 € ou encore de prêts à la société 3V Vivalavi pour soutenir le projet. Les sommes en jeu, réclamées par les clients trompés, avoisineraient les 20 millions d’euros. Sur le papier tout semblait magnifique : technologie de pointe, respect de l’environnement, toits végétaux, implication des populations locales… Tout pour susciter le rêve : rendements juteux en comparaison de ceux du marché locatif français  (de 8 à 12% par an et même, dans certains cas, jusqu’à 60% de la mise initiale sur 3 ans) avec 0 impôt en France car (supposé) déjà payé en Indonésie par 3V Vivalavi. Déjà, un resort à Kerobokan, dans la banlieue de Denpasar, avait été construit dans les années 2003-2007 et était fonctionnel. En fait, il ne servait que de « vitrine » pour attirer les investisseurs potentiels. Pour donner confiance aux investisseurs, les intérêts étaient, pour un temps, plus ou moins régulièrement versés. Bien vite, ces mêmes investisseurs étaient sollicités pour verser encore plus d’argent au travers de nouveaux achats à Rening Bay (ou pour convertir leurs contrats de prêts, arrivés à terme, en acquisition immobilière). Cette manœuvre évitait ainsi à 3V Vivalavi de devoir  rembourser en faisant miroiter là aussi et selon les cas, une (fausse) défiscalisation des gains perçus. La plupart des futurs investisseurs, attirés de façon trompeuse dans des salons type Zen, Bio ou Santé & Bien-être à Paris, étaient recrutés pour des stages collectifs de développement personnel.




Ces formations étaient animées par les dirigeants de 3V Vivalavi, Franck et Eric Girardot ainsi qu’André Pitra et avaient pour objet l’équilibre émotionnel, matériel et physique de l’individu. Les candidats au coaching se trouvaient pour la plupart à un moment charnière de leur vie et recherchaient des raisons de mieux vivre leurs potentiels. Le coaching était en fait plutôt proche de la manipulation mentale. Il était promis aux personnes de « vivre pleinement leur vie » et « d’acquérir la liberté financière ». Un bilan financier était même offert gratuitement à ceux qui acceptaient de suivre un stage, finalement payé au prix fort. Le résultat du bilan était très orienté pour fortement inciter à investir dans les sociétés de 3V Vivalavi, toutes détenues par les frères Girardot à Bali d’où de nombreux conflits d’intérêts. Un minimum d’éthique professionnelle n’était même pas respecté. Le titre de CGP (Conseil en Gestion de Patrimoine) a été sciemment  usurpé, la soumission pourtant obligatoire aux organismes de régulation de cette profession n’avait pas lieu, les règles professionnelles liées aux démarchages financiers ont été violées et l’adhésion auprès d’organes de contrôle des règles déontologiques du coaching et du métier de coach n’était pas de mise.



Pour acquérir « la liberté financière » tant promise, les investisseurs devaient se débarrasser, le cas échéant, de leur(s) propriété(s) immobilière(s) en France, afin de se libérer de toutes contraintes. Plusieurs y ont cru. Ils ont vendu leur logement ou une habitation reçue en héritage. Or, actuellement, les intérêts promis par 3V Vivalavi ne sont plus versés depuis mars 2014. En conséquence, certains ne peuvent plus payer leur loyer et d’autres en sont réduits à devoir dormir dans leur voiture ou chez des amis. Malgré la révolte et un dépôt de plainte de la moitié des investisseurs, le trio ose parler « d’un plan de sauvetage » qui ne sert qu’à sauvegarder leurs intérêts (salaires, frais, honoraires d’avocat, remboursement de dettes, etc.) et à faire patienter les plaignants. Ce plan ne peut être viable pour un temps que si les 3 compères continuent à emprunter des fonds. Ce recours ne devrait pas se réaliser par les investisseurs actuels qui sont déjà échaudés et surtout qui sont plutôt
« à sec ». « Nous ne vous demanderons pas un centime de plus », déclarent en cœur Franck et Eric Girardot à leurs clients. Dans ce cas, vont-ils se tourner vers d’autres victimes sur de nouveaux salons ou par le biais du marketing Internet ?



L’activité coaching représente « une vraie mine d’or » pour les arnaqueurs de toute sorte en quête de pigeons à plumer. Dans un monde très désorienté, car ayant perdu ses vraies valeurs, et ce, tout particulièrement en Occident, profit et consommation excessive sont devenus, hélas trop souvent, les motivations principales d’exister et de vivre. C’est donc pour mettre en garde et attirer la vigilance que beaucoup d’investisseurs ont décidé de porter plainte car ils savent malheureusement que recouvrer leurs économies sera difficile. Déjà le resort de Kerobokan a été construit en grande partie par d’anciens investisseurs de la première décennie de l’an 2000 qui, malgré un dépôt de plainte, n’ont guère obtenu satisfaction. Si les compères ne peuvent pas recourir au système bancaire classique pour financer leurs projets, il y a sans doute de très bonnes raisons… En effet, toute société française (même si elle est à but non lucratif, loi de 1901) est tenue de présenter annuellement un « bilan » et un « compte de résultats ». En cas de contrôle fiscal, ce sont ces deux comptes qui font partie du plan comptable officialisé en France, qui permettent de jauger la qualité financière d’une société : ses actifs (+) et ses passifs (-) et aussi ses charges (-) et produits (+). Tout responsable des prêts de société dans une banque vérifie toujours les actifs et les produits avant d’accepter un quelconque prêt. La valeur morale du dirigeant - surtout son honnêteté - est aussi soigneusement étudiée. Pourquoi les  dirigeants de  3V Vivalavi, n’ont-ils pas fait appel à une banque pour obtenir un prêt leur permettant de réaliser leur projet ? Ils avaient tout à y gagner puisque le taux d’intérêt d’une banque est encadré par des lois strictes tant pour les particuliers que pour les sociétés. S’il est trop élevé, on parle alors de taux usuraire, c’est-à-dire illégal. Leurs différents projets auraient été beaucoup moins coûteux, ils avaient donc tout à y gagner. Mais voilà, les banquiers sont des professionnels, ils auraient très rapidement soupçonné une escroquerie, alors qu’un simple quidam sans grande expérience n’y voit a priori que du feu : donc les frères Girardot avaient parfaitement conscience de leurs actions délictueuses.



Bien que le coaching soit aussi orienté sur la meilleure façon pour un particulier de gérer et d’optimiser son budget familial, il apparait très clairement que, Eric Girardot, responsable du pôle finance des sociétés 3V Vivalavi, ne sait pas tenir correctement les comptes de la compagnie. Il ne sait parler que de dettes, d’emprunts et il entretient un savant amalgame entre les différents investissements et les sociétés françaises et indonésiennes du groupe qui sont chapeautées par une holding à Hong-Kong. Or, il apparait que l’argent investi dans des formules de prêt par les investisseurs a été utilisé à d’autres fins (fitness, besoins personnels, etc.) que pour la réalisation des constructions à Rening Bay. Aujourd’hui, les villas ne sont, par conséquent, pas construites y compris pour les investisseurs qui pensaient les avoir acquises par contrat de vente, contrats qui se révèlent en plus illégaux... La loi française précise pourtant bien que tout prêt pour un service bien précis ne doit, en aucun cas, être détourné de son but initial. Dans le cas contraire cela s’appelle de l’escroquerie et du recel et cela est susceptible d’être puni de plusieurs années de prison. Le total des sommes engagées pour le seul futur resort de Rening Bay a été évalué par un professionnel à 10 fois son coût réel… Les différents comptes présentés par les sociétés 3V Vivalavi (Vivalavi France, Vivalavi Finances, 3V Fitness, 3V Kerobokan…) et sa holding de Hong-Kong ne sont que poudre aux yeux et n’ont rien de professionnel. Le complexe hôtelier du groupe 3V à Kerobokan a été vendu par les frères Girardot dans un contexte sulfureux car sans l’accord des investisseurs français qui en étaient les propriétaires. Cela est rendu possible puisque ces contrats n’ont en fait aucune valeur légale ni en France ni en Indonésie... Franck Girardot, Eric Girardot et André Pitra continuent leurs activités qu’ils promotionnent sur Internet, pour l’instant en toute égalité. Il devient indispensable que les pouvoirs judiciaires et financiers français et internationaux prennent la mesure de ce comportement inacceptable et qui est déjà qualifié d’escroquerie à la Madoff par l’AFP, dans plusieurs journaux et hebdomadaires français (Nouvel Obs, Le Journal du Dimanche, Le Parisien, le quotidien « 20 Minutes ») et aussi à la radio (RTL, France Info).

Une soirée qui tourne mal

Sébastien et Marie sont venus pour des vacances. Initialement, ces deux jeunes Français avaient prévu de rester un mois à Bali… Mais après seulement quelques jours, leur soirée dans le plus grand établissement nocturne de Kuta tourne mal…
Nous étions 3 amis, deux filles et un garçon au 3eme étage du Skygarden. Nous buvions quelques verres et fumions une chicha pendant le match de foot France-Nigeria. Tout se passait bien jusqu’à ce que mon amie Stéphanie se sente mal (elle avait pourtant bu seulement 2 verres de cocktails vodka-Redbull) et se mette à vomir sur le sol. Des hommes de la sécurité sont alors venus nous demander de quitter les lieux dans l’immédiat. Sébastien, notre ami leur a demandé de nous accorder 20 minutes,  le temps que Stéphanie reprenne ses esprits mais ces derniers  n’ont pas accepté. Sébastien a donc essayé de la porter mais Stéphanie s’est énervée contre les hommes de la sécurité…

On a tout de même décidé de quitter les lieux et commencé à prendre les escaliers quand un homme habillé tout en noir, lampe-torche à la main, a saisi violemment Stéphanie par les cheveux.

Elle s’ est débattue et il lui a donné un coup de poing dans le nez. Elle est tombée par terre et s’est mise à saigner abondement du nez. Etienne a saisi l’homme en noir et essayé de le calmer mais 3 autres hommes de la sécurité sont intervenus. L’un d’eux a donné un coup à Sébastien et a brisé son genou. Il est tombé par terre avant de se faire ruer de coups par les trois hommes. J’ai essayé de les arrêter et de les séparer mais j’ai également reçu un coup de poing sur la tête.

Pendant ce temps, mon amie Stéphanie, couverte de sang, pleurait et tentait d’utiliser son téléphone  avant qu’un des hommes s’en aperçoive, le saisisse et le jette. Il a ensuite donné de nouveau des coups de poings sur la tête de Stéphanie. Puis il l’a saisie par les cheveux et l’a tiré dans les escaliers...

Pendant ce temps, Sébastien, à terre, criait aux hommes d’arrêter mais ces derniers ont continué de le frapper sur la tête et sur son corps.

Résultat : une rotule déboîtée, des ligaments déchirés,  immobilisation totale pendant au moins 6 semaines,  aucune activité sportive pendant au moins 6 mois, et rééducation pendant 1 an.

Nous sommes allés porter plainte à la police et une fois à l’hôpital, Sébastien a reçu des messages du propriétaire du Sky Garden qui lui présentait ses excuses. Nous avons contacté une personne spécialiste du droit indonésien pour savoir si nous pouvions aller devant la justice. Cette dernière nous la fortement déconseillé. Sébastien a été rapatrié en France au plus vite.

Marie

Ces affairistes en blouse blanche

Intitulé « Ces affairistes en blouse blanche », cette lettre d’un lecteur sur un énième épisode des incroyables aventures médicales que l’on peut vivre à Bali… Quand on sait que le gouverneur a souvent manifesté son intention de faire de Bali une destination de « tourisme médical », doit-on y voir là les premiers effets ?


Depuis 22 années d’expatriation à Bali, l’évolution anarchique des prix dans tous les domaines n’a plus de limites. Après avoir subi une opération sur Lombok, hôpital moderne, service parfait et qualités des soins au standard international, le chirurgien m’explique que je devrais changer mon pansement tous les jours…. D’ailleurs, du vendredi au lundi, pendant 4 jours, avant mon retour sur l’île des Dieux, ce docteur exécute la tâche avec dextérité et facilité… 10 minutes suffisent à accomplir ces soins. De retour sur Bali, patient (client) depuis de nombreuses années à SOS International (entreprise française), c’est dans la logique des choses que je me dirige vers cet établissement sur la by pass Sanur afin de changer mon pansement ! Quelle ne sera pas ma surprise quand au bout de 5 minutes, pansement réalisé, d’ailleurs d’une façon très moyenne et approximative, je me dirige vers la caisse… Oupssss ! 1 189 950 roupies pour un changement de pansement le plus basique et le plus facile qui soit, et ce en 5 minutes ! L’impression de passer pour un pigeon et une vache à traire, la pilule est dure à avaler et bien loin du précepte d’Hippocrate pour lequel un médecin doit prêter serment ! Je vous engage très fortement à bien choisir l’établissement qui se chargera de vos soins, car la note peut s’avérer salée en dehors de toute logique ! Pour info, mon épouse, qui n’est pas infirmière, s’est chargée de la tâche : changer la gaze, le sparadrap, un peu de Bétadine, le tour est joué, coup de l’opération : 70 000 roupies ! Bénéfice de SOS International = 1700 % Waouuuh !!! Bon job ! J’ai manqué mon orientation professionnelle, j’aurai du être « changeur de pansement » au coût horaire de 14 794 000 roupies ! Restez en forme ou soyez riche !


Pierre
RESULTATS DES ELECTIONS DES CONSEILLER​S CONSULAIRE​S

A Jakarta :

Mieux Vivre l’Indonésie : 60 voix

Union de la Droite Républicaine : 46 voix



A Bali :

Mieux Vivre l’Indonesie : 24 voix

Union de la Droite Républicaine : 53 voix



Vote par Internet :

Mieux Vivre l’Indonésie : 85 voix

Union de la Droite Républicaine : 77 voix



Total :

Mieux Vivre l’Indonésie : 169 voix (49%)

Union de la Droite Républicaine : 176 voix (51%)



Il y a eu 353 votants : 345 exprimés, 2 nuls, 6 blancs soit 15,8%, ou 84,2% d’abstention.



Il y avait 3 sièges à pourvoir :

Mieux Vivre l’Indonésie, 1 élu (Jacques Luçon)

Union de la Droite Républicaine, 2 élus (Alain Pierre Mignon, Hélène Le Touzey)

pas de KITAS pour les moins de 25 ans et les plus de 55 ans

Izin Kerja, KITAS, KITAP, ce qui change… Alertez par une lectrice de changements sur l’obtention des Kitas, notamment sur l’âge requis, nous avons demandé au nouveau conseiller consulaire récemment élu Jacques Luçon de nous éclairer. Voici ce qu’il nous dit…

Les permis de travail permettant l’obtention de permis de séjour temporaires (KITAS) viennent de subir une nouvelle règlementation dont voici quelques mesures.

Les services du ministère du Travail et de la direction de l’Immigration ont établi que désormais la délivrance des « izin kerja » et des « KITAS » associés ne se feront que pour les étrangers ayant au moins 25 ans et au plus 55 ans.

Au-delà de 55 ans, il y a 2 cas de figures :

- La personne étrangère est mentionnée dans les actes de la société (PMA) comme président, directeur ou un des directeurs, elle peut toujours obtenir ces 2 permis et peut également accéder à un permis de séjour permanent (KITAP) à la place du KITAS. Il faut pour cela avoir été titulaire d’un KITAS pendant 5 ans. C’est notamment le cas pour ceux qui investissent en Indonésie.

- La personne étrangère de plus de 55 ans dont le nom ne figure pas dans les actes de la société, pourra obtenir « izin kerja » et « KITAS » pour une période de 6 mois. Après la période de 6 mois, elle devra sortir d’Indonésie avec un « Exit Permit Only » (EPO). Il n’y aurait pas de limite au nombre de renouvellements possibles par période de 6 mois…



MAIS : pendant la période de 6 mois, le détenteur d’un tel permis de travail et d’un tel KITAS, ne pourrait pas sortir du territoire indonésien sous peine d’annulation de son permis de travail et de séjour (KITAS).

Il est important de savoir que ces mesures ne concernent pas les étrangers dont le permis de séjour permanent (KITAP) est sponsorisé par leur conjoint indonésien ou par un parent (père ou mère) indonésien.

Jacques Luçon

Premier compte-rendu de l’initiative « Keep Bali Safe » et première synthèse des témoignages du formulaire à remplir sur les agressions.

Bonjour à tous,

Depuis le mois dernier et la terrible agression de Valeria, transportée en Italie mais toujours dans le coma, Kimmy, une jeune coréenne de 19 ans résidente ici depuis toujours, a trouvé la mort le 17 mai dernier en tombant sur la route après qu’on lui eut arraché son sac. Le voleur court toujours.

Merci à tous d’avoir répondu à notre questionnaire agression. Malheureusement, les 35 réponses reçues ne permettent pas d’établir des statistiques très fiables mais leurs résultats méritent quand même qu’on s’y arrête.

Les deux tiers des agressions et cambriolages n’ont pas été signalées à la police et une seule sur 35 a été déclarée auprès du consulat ! C’est sans doute ce manque de déclarations à la police qui fait que les autorités n’ont pas pris la mesure de la montée des agressions. Nous vous invitons donc dorénavant à faire l’effort de vous rendre à la police pour établir une déclaration, quel qu’en soit le coût et les désagréments occasionnés.

Par ailleurs, nous avons eu la confirmation que presque tous les vols à l’arraché et agressions ont été commis contre des femmes et certains mêmes contre des couples en train de rouler sur la Sunset de nuit.

Enfin, à la question : « Avez-vous le sentiment que la sécurité se dégrade à Bali ? », tous les sondés sans exception ont répondu par l’affirmative.

Par ailleurs, on observe de nombreuses initiatives depuis la mort de Kimmy mais rien n’a encore été unifié. Dans la mesure où nous sommes en période d’élection et où les étrangers n’ont pas le droit de manifester sur le sol indonésien, il faut être extrêmement vigilant à éviter de trop s’exposer. Ce problème d’insécurité concerne aussi les femmes indonésiennes, il faut impérativement ne pas limiter ce combat à la défense des femmes étrangères, résidentes ou de passage. Attention aussi à ne pas céder à l’attrait du développement de milices privées et à une justice expéditive qui pourrait précipiter la mort d’innocents. La sécurité est l’affaire de beaucoup d’instances en Indonésie. Il serait souhaitable que la police s’en charge, que l’affaire soit portée devant le gouverneur et que les différents banjar des zones touristiques fassent des rondes et surveillent la nuit comme ça se passe partout ailleurs en Indonésie à travers les pos kamling.

N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques en écrivant à keepbalisafe@gmail.com


Solen est une jeune Anglaise de 20 ans. Elle vit avec sa famille à Bali depuis plusieurs années. Elle aussi a été victime d’agressions, deux fois en six mois il y a maintenant deux ans, alors qu’elle rentrait chez elle à Berawa. Elle témoigne.
Un samedi soir, vers 1h du matin, je rentrais à la maison avec mon frère. Nous avons décidé d’emprunter la route de Batu Belig. Je roulais devant lui et un homme me suivait. Il était très près de moi, mais je ne me suis pas inquiétée. Arrivée à une intersection, l’homme m’a doublée et s’est emparé de mon sac que j’avais déposé entre mes jambes. J’ai alors crié et tenté de le poursuivre. Arrivée à Desa Seni, je me suis adressée à la sécurité. Un homme est alors monté sur son scooter pendant qu’un autre prévenait la sécurité de Canggu par talkie-walkie. C’est un chauffeur de taxi interpelé par l’annonce radio qui a barré la route au voleur et l’a empêché d’aller plus loin. Quand je suis arrivée avec le scooter de mon frère sur les lieux, l’homme avait laissé sa moto et disparu. Une dizaine de personnes du banjar sont alors arrivées, puis d’autres encore. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait. Nous avons finalement retrouvé mon sac dans la rizière. Stressée par l’agression et par l’agitation autour de moi, je suis rentrée chez moi. C’est le lundi matin, en classe, que j’ai appris par un ami indonésien qui vit près de chez moi, que tous les habitants du village avaient rejoint le banjar pour chercher l’homme. Ils avaient fini par le trouver caché dans les rizières avant de l’abattre. Le même jour, la police m’a appelée afin que je décrive mon agresseur. Ils m’ont expliqué que «  le vol est intolérable » et que c’est pour ça qu’ils l’avaient puni. Ils m’ont ensuite demandé de payer. Je ne sais plus combien… 300 000 ou 400 000 Rp, je crois. J’ai été vraiment choquée de savoir qu’on avait tué cette personne. Pour un sac ? C’était disproportionné. Six mois plus tard, j’ai été attaquée au même endroit mais par deux hommes cette fois-ci. J’ai cru qu’on allait me violer, me tuer, j’étais seule dans le noir. Un peu avant cette nuit-là, j’avais fait une halte pour acheter des cigarettes dans un MiniMart. Deux garçons ont regardé attentivement mon scooter et ont passé un coup de fil. J’ai compris que quelque chose de bizarre se tramait mais j’ai malgré tout repris la route. Les deux agresseurs sont d’ailleurs arrivés devant moi. L’un m’a frappée et je suis tombée. Il s’est allongé sur moi, m’a collé le visage contre le sol et après plusieurs tentatives, a arraché mon sac, avant de filer. Traumatisée par la mort de mon premier agresseur, j’ai décidé de ne pas appeler la police. Depuis, avec mes amis, nous sommes toujours rentrés par les routes éclairées et à plusieurs… Mais aujourd’hui, après la mort de Kim, on a compris que ce n’était pas suffisant. Même si les filles mettent leur sac dans le coffre, les agresseurs n’hésitent plus à les faire tomber pour récupérer leurs affaires. Nous, on prendra désormais la voiture…


Solen
Anne Montion, première visée par les commentaires de Gérard Luzi que nous avions publiés en avril dernier sur les agressions de plus en plus nombreuses de femmes seules à moto, a déjà répondu le mois dernier. Là, c’est un autre lecteur qui déplore ce courrier où il était expliqué que les Occidentaux de Bali n’avaient que ce qu’ils méritent…
Bonjour à vous tous. Je lis toujours avec beaucoup de plaisir la gazette de Bali et je dois avouer que j’adore le côté « polémique » que peut engendrer certains articles. Je connais Bali depuis 10 ans et je suis un nouvel expatrié, j’avais pensé trouver, à Bali, une sorte d’esprit de famille à la française, genre le village des irréductibles gaulois, mais à la lecture du courrier de Gérard Luzi, je ne peux que réagir. Si le sujet était : « les expatriés se plaignent qu’il y a trop de bruit » ou « être mal reçu dans les restaurants », on pourrait comprendre, mais là c’est juste de la misogynie et une leçon de morale que l’on a déjà lue cent fois dans les colonnes de la gazette.


Les faits : Anne, une femme donc, se plaint d’une recrudescence de la violence et de l’insécurité qu’elle perçoit. Elle vit à Sanur, à travers son expérience et celle des ces amies, elle exprime son désarroi, elle pose des questions légitimes et soulève une distorsion entre ce que peut écrire la gazette de Bali en 2011 et ce qui se passe en 2014.

Même si la réponse de Socrate ne me satisfait pas totalement, on y trouve tout de même un certain respect et une remise en question, mais la réponse de Gérard Luzi est juste hallucinante, en résumé : si vous ne voulez pas vous faire attaquer, il ne faut pas choisir des endroits « touristiques » pour s’y installer, ma bonne dame, comme des « millions » d’autres étrangers. Avec une phrase d’une stupidité sans nom :

«  Pourquoi voudriez-vous que les gens du cru se sentent tenus par des règles quand les étrangers n’en respectent aucune… » Euhhh, voyons voir… peut-être par ce que cela montrerait qu’ils sont plus intelligents que les « millions » d’étrangers qui effectivement, ont parfois des attitudes irresponsables, outrancières ou impudiques…

Cette réaction me fait penser à ces hommes qui, quand une femme se fait violer répondent : « elle n’avait qu’à pas s’habiller comme ça », d’où l’expression typiquement masculine : « c’est un appel au viol ». Le problème n’est pas de savoir « qui habite où » et même d’ailleurs comment vivent les Balinais, mais juste de répondre à un appel au secours, à un cri d’alerte d’une femme qui ne se sent pas en sécurité.

Nous, le sexe fort, le réservoir à testostérone, le mâle Alpha, devrions nous peut-être nous mettre un peu plus à la place des femmes, ne pas les désigner comme coupables, comme l’écrit Gérard, mais bien comme victimes et les défendre quand elles nous le demandent au lieu de donner des leçons d’adaptation à la vie balinaise dont, personnellement, je me fous royalement dans cette situation précise.

Il ne s’agit pas là uniquement du problème d’Anne, Gérard, mais de dizaines de femmes qui ont déjà connu ce traumatisme, qui ont peur de prendre leur scooter et il ne s’agit pas du problème d’une femme expatriée, Gérard, mais de femmes de toutes nationalités, y compris des Indonésiennes, qui finissent à l’hôpital car ces criminels ne se contentent pas de voler un sac mais font également tomber la conductrice et la finissent à coup de bouteille de bière ou de batte de baseball. Je fabule ? Mon amie s’est faite agresser, à scooter, sur Sanur, il y a de cela deux semaines par deux Indonésiens qui lui on volé son sac et essayé de la faire tomber, et en parlant autour de nous (et oui, il faut aussi s’intéresser aux autres), ce sont des dizaines de femmes balinaises qui ont connu la même expérience et, pour beaucoup, terminé à l’hôpital. Pour conclure, il y a seulement quelques jours, Valéria, maman du petit Marlon a été agressée et, à ce jour, est dans un état critique. Son mari appréciera certainement votre pertinente analyse de comptoir.

Il est peut-être temps de sortir du Bali authentique et de se préoccuper des autres, de la vie en « ville » car un jour ou l’autre cela arrivera à la campagne. La question n’est pas de savoir si les femmes sont coupables, si elles le méritent mais : comment faisons nous pour mettre un terme à cette situation ?


Bali n’est pas en cause, les Balinais non plus, mais une poignée d’individus nous menace, toutes nationalités confondues, et il est temps de réagir, tous ensemble, Indonésiens et expatriés, ensuite nous pourrons polémiquer sur le plaisir de vivre la porte ouverte et les joies de partager la vie balinaise.

David Mothe

PS : Pour reprendre l’expression de Gérard : « On a le Bali qu’on mérite », mais je rajouterais : « il y a aussi des expatriés dont on se passerait bien »


motard dans la cendre

motard dans la cendre
merapi novembre 2010

face sud du merapi

face sud du merapi
paysage de désolation après le passage des lahar