Morsure de requin à Sumbawa

 
Nous avons publié dans cette page forum un nombre conséquent de courriers de lecteurs se plaignant des terribles services de santé indonésiens qui, il faut bien le dire, sont parmi les plus déplorables au monde, … Cette fois, sous le titre étrange « Le Galeocerdo Curvier et les infirmières de Sumbawa. Octobre 2015 », nous sommes heureux de passer cette lettre d’un surfeur mordu ravi des soins qu’il a reçus…
 
Pour une première visite à Sumbawa, elle restera mémorable. Si je n’ai plus la Gazette sous la main ou que ma mémoire continue de faiblir, un rapide coup d’œil à mon mollet gauche me permettra de me souvenir des heures intenses vécues à Rantung Bay / Ouest Sumbawa, le jeudi 29 octobre dernier. Quelques précisions sur le titre : le Galeocerdo Curvier ou requin tigre tout d’abord. Le dernier que j’avais vu (de très haut), c’était il y’a plus de vingt ans à Uluwatu. Le suivant, je ne l’ai pas vraiment vu mais bien senti ! Je ramais pour prendre ma dernière vague après une session de surf à Yoyo’s / Rantung Beach quand un choc très violent m’a électrifié la jambe gauche. Une fois rassis (je parle de ma position), la jambe est encore là, pas de fracture apparente mais vu le sang, la taille de l’impact et du trou sous le tibia, l’origine ne fait pas beaucoup de doute.
 
Ma chance : la curiosité du maitre des lieux était manifestement supérieure à son appétit. Je n’étais pas à son gout, tant mieux. Après quelques recherches numériques et échanges avec de vrais connaisseurs de la zone, il est clair qu’il y a de nombreux requins tigres dans cette région et c’est finalement une bonne nouvelle pour l’écosystème local. Avant de passer aux 2 infirmières, quelques mots mais pas plus pour rester poli sur l’attitude lamentable des 2 bule présents. Je les ai alertés et ils sont sortis de l’eau immédiatement. Ont-ils proposé leur aide pour m’accompagner jusqu’à ma voiture qui me paraissait alors inaccessible. Non, rien ! Ils sont restés incrédules, plantés dans le sable à me regarder claudiquer et tituber sur la plage. Lamentable vraiment !

Les 20 minutes de marche et les 30 minutes de conduite qui ont suivi m’ont paru très longues et à n’en pas douter la partie la plus pénible de ma singulière aventure. Aucune rencontre à relater pendant près d’une heure, je me suis senti bien seul et bien loin ! Heureusement, j’avais pour une fois emporté mon téléphone local pour aller surfer, qui plus est chargé. Détail qui compte et je ne l’ai pas regretté ! Grâce à ma moitié, j’avais déjà une escorte motorisée de retour à Maluk pour m’ouvrir la route jusqu’au dispensaire mais aussi amener toutes nos roupies et cartes de crédit au cas où la médecine mercantile ait déjà fait quelques ravages à l’Est de Bali.

J’exagèrerais si je disais que le dispensaire en question se présentait sous son meilleur jour. Des lits rouillés entassés dehors, des nuages de poussière et partout un soleil de plomb. Entrent en scène les 2 infirmières de garde. Prise en charge immédiate dans une salle de soins finalement très correcte. Gestes précis et attentionnés, aucun préalable administratif ni financier si souvent expérimenté sous des contrées soit disant plus « civilisées »… Elles m’ont épargné à n’en pas douter une infection massive garantie et m’ont surtout apporté grâce à leur super travail le réconfort dont moi et ma famille avions bien besoin à ce moment-là. Quelques piqûres et encore plus de points plus tard, il faut passer à l’« administrasi ». Ma douce et tendre a réuni nos billets et pièces, nous nous attendons à tout. En fait de tout, il a fallu beaucoup insister pour payer finalement 200 000IDR traitement d’une semaine compris ! Chapeau bas et mes remerciements éternels, Mesdames.

En résumé : pas de surf ou d’activités à risque en solo, un téléphone chargé, proposez toujours votre assistance et n’attendez pas de vous faire soigner, vous pourrez compter sur les infirmières du dispensaire de Maluk et d’ailleurs.

Pierre L

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